Le gouvernement du Québec vient d’annoncer la création de trois chaires de recherche sur le Québec. Le Directeur de l’ODSEF, Richard Marcoux, professeur à l’Université Laval et Sébastien Arcand, professeur à HEC-Montréal, piloteront pour les cinq prochaines années les travaux de la Chaire de recherche sur la situation démolinguistique et les politiques linguistiques au Québec.
Communiqué du Gouvernement du Québec
Communiqué du Fonds de recherche du Québec
RÉSUMÉ
La langue française est sensible aux environnements dans lesquels elle évolue, que ce soit à des échelles locales ou internationales ou encore dans les espaces privés et publics de même que sur la rue ou sur la toile et ses réseaux sociaux. Seule langue officielle au Québec, elle fait l’objet d’une attention particulière dans les contextes éducatifs, les milieux de travail, les espaces privés et publics, pour ne citer que ceux-là. Depuis la mise en place de législations linguistiques majeures, des gains appréciables ont pu être relevés mais la langue française demeure fragile au Québec et nécessite une attention particulière (Corbeil, Marcoux et Piché, 2023). Les défis qui attendent la société québécoise au cours des années à venir dépendront assurément des réponses qui seront proposées en termes de politiques dans les domaines interreliés que sont l’éducation, la culture, l’insertion professionnelle et l’économie. L’immigration est par ailleurs assurément devenue un marqueur central de la configuration du tissu social du Québec depuis plusieurs décennies. L’Institut de la statistique du Québec (ISQ) nous apprenait ainsi que la croissance démographique en 2023 s’expliquait à plus de 99% par l’immigration (ISQ, 2024).
La Chaire de recherche proposée s’intéressera aux dynamiques démolinguistiques au Québec dans un contexte où les enjeux de l’immigration ainsi que leurs influences sur ces dynamiques doivent être mieux compris et ce, afin de guider les politiques publiques. Différents pôles thématiques occuperont les travaux des membres de l’équipe de la Chaire, chacun de ces pôles étant examiné en fonction de trois notions (espaces-groupes-pratiques/valorisation) qui se présentent comme des dimensions transversales aux quatre thématiques retenues.
- Contextes éducatifs, jeunes et leur rapport à la langue française à travers le temps
- Langues et milieux de travail
- Espaces privés, espaces publics et trajectoires linguistiques
- Régionalisation, francisation et enjeux linguistiques
Au cours des cinq prochaines années, le travail de l’équipe interdisciplinaire et interuniversitaire d’une douzaine de chercheurs et chercheuses et d’une quinzaine de collaborateurs et collaboratrices :
• permettra de constituer un « écosystème de données démolinguistiques » par l’entremise de la création d’un inventaire des différentes sources de données quantitatives et qualitatives existantes sur les langues au Québec, favorisant ainsi l’accès à ces précieuses informations sur de nouveaux supports;
• renforcera l’expertise en matière de traitement, d’analyse et d’interprétation des données, non seulement dans les milieux universitaires, mais également auprès des responsables des politiques publiques;
• proposera un cadre d’analyse offrant des stratégies en matière d’interprétation des statistiques et des résultats d’enquêtes ainsi que des réponses aux nombreuses questions concernant les enjeux linguistiques au Québec en les situant dans une perspective historique et internationale.
Différentes activités sont prévues de 2024 à 2029 dans le domaine de la formation continue et de l’enseignement universitaire, des programmes de bourses de maîtrise, de doctorat et de stage postdoctoral, un programme d’accueil de chercheurs et chercheuses, des activités d’animation scientifique, de l’appui aux initiatives en matière de recherche innovante dans le domaine des politiques linguistiques, de l’animation scientifique, etc.